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Les outils thérapeutiques
de la médecine chinoise

QUELLES SONT LES PRATIQUES DE LA MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE ?

Ses techniques instrumentales ont une valeur pratique. La médecine chinoise est quelquefois mal interprétée et singulièrement assimilée à l’acupuncture (zhēn ). En réalité, elle est moins restreinte que cela et énonce des méthodes d’aide (interventions thérapeutiques) efficaces et pragmatiques recourant aussi bien à l’acupuncture et la moxibustion (zhēn jiǔ 针灸), que la pharmacologie chinoise (zhōng yào 中药), le massage tuī ná (推拿), le qì gōng (气功) et la diététique chinoise (shí liáo 食疗). A cela on peut ajouter l’auriculothérapie (ěr zhēn liáo fǎ 耳针疗法), les ventouses (huǒ guàn fǎ 火罐法) et le guā shā (刮痧).

ACUPUNCTURE ET MOXIBUSTION

L’acupuncture et la moxibustion (zhēn jiǔ 针灸) constituent une composante importante de la médecine chinoise.

L’acupuncture est la thérapeutique qui a le plus retenu l’attention des Occidentaux, car la plus originale par rapport aux autres traditions médicales. Son efficacité est reconnue par l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé). Elle consiste en l’insertion superficielle d’aiguilles extrêmement fines dans des zones anatomiques très précises nommées “points d’acupuncture”. Le but est de stimuler des processus physiologiques, d’induire des impulsions thérapeutiques afin de rétablir le bon fonctionnement du corps.

La moxibustion, elle consiste à faire chauffer lentement des feuilles d’armoise, Folium Artemisiae Argyi (ài yè 艾叶 en chinois), sur une zone du corps ou un point d’acupuncture. Cette herbe sèche peut se positionner sur le manche d’une aiguille d’acupuncture, ou s’utilise sous forme de petits cônes de la taille d’un grain de riz (moxibustion japonaise), ou encore de plus gros cônes que l’on place, par exemple, sur une tranche de gingembre frais. Les effets de la moxibustion sont agréables et particulièrement puissants pour la fatigue, les faiblesses ou les douleurs.

LE MASSAGE TUĪ NÁ

Le tuī ná (推拿) (littéralement, “presser/pousser et saisir/tirer”) remonte, selon les découvertes récentes en archéologie, à la période néolithique (vers 2700 av. notre ère). La connaissance de cette méthode de traitement s’est graduellement consolidée de générations en générations. Les manipulations sont douces et pénétrantes, légères, mais puissantes. Ces massages permettent d’obtenir une grande variété d’effets régulateurs sur l’organisme et sont très largement pratiqués dans les hôpitaux chinois. Les techniques chinoises de massage et de normalisation ostéo-articulaire associées permettent d’agir sur les tissus et sur la capacité naturelle des mouvements. Il permet de traiter aussi bien des traumatismes que des troubles internes (digestifs, respiratoires ou mentaux). Il permet également par des techniques spécifiques le traitement des nourrissons ou encore des femmes enceintes. Les sportifs l’apprécient aussi bien en préparation qu’en récupération. Enfin, il est complémentaire aux traitements de certaines grandes maladies.

Plantes pour médecine chinoise

LA DIÉTÉTIQUE CHINOISE

Forte d’une expérience de 2 500 ans et issue d’une sagesse plusieurs fois millénaire, la diététique chinoise fait partie des piliers thérapeutiques incontournables de la médecine chinoise. En effet, les aliments ne sont pas seulement considérés comme des substances nutritionnelles, mais sont aussi des “médicaments” qui peuvent avoir un impact thérapeutique sur le corps. Sūn Sī-miǎo (孙思邈), médecin et alchimiste taoïste chinois (581-682), explique dans ses Qiān Jīn Yào Fāng (千金要方) Prescriptions majeures de milles onces d’or, que la bonne politique consiste à traiter une maladie par la diplomatie avant de passer aux moyens militaires, c’est à dire de “recourir à une alimentation appropriée et une diététique rigoureuse avant d’utiliser les médicaments”. À la différence de la nutrition occidentale, la diététique chinoise ne s’intéresse pas à la composition chimique des aliments (vitamines, minéraux, calorie, graisse, etc.) ni de leur valeur calorique. En revanche, elle utilise leurs propriétés médicinales et . La santé passe aussi par l’estomac.

Le guā shā

Le guā shā (刮痧) consiste à « gratter la maladie » avec des outils traditionnellement fabriqués en corne de bétail ou dans différents types de minéraux selon les principes de la lithothérapie chinoise (inséré le lien vers la page) pour lui permettre de s’échapper à travers la peau.

Pratiquée depuis des siècles dans toute l’Asie, cette technique consiste à dissoudre les stases en extravasant le sang vers la surface.

Elle favorise ainsi le retour à une circulation libre et normale pour soulager la douleur (bù tōng zé tòng 不通则痛 « quand ça ne circule pas, alors il y a douleur »).
Les traces laissées par « shā » sur le corps contiennent également le facteur pathogène responsable du blocage ; lorsqu’il a été libéré, l’intégrité normale de la zone est rétablie.

L’AURICULOTHÉRAPIE

Le traitement par auriculothérapie (ěr zhēn liáo fǎ 耳针疗法) consiste à insérer des aiguilles ou à utiliser des graines, parfois des aimants, qui stimulent les points d’acupuncture du pavillon de l’oreille afin de prévenir et de traiter les maladies.

Cette méthode entre dans le champ des réflexothérapies. Les méthodes de diagnostic et de traitements auriculaires figurent pour la première fois dans le Huáng Dì Nèi Jīng (黄帝内经), le Classique interne de l’Empereur Jaune (475 AEC – 220 EC). Aujourd’hui, l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) reconnaît l’efficacité de l’acupuncture auriculaire dans un certain nombre de maladies.

LES VENTOUSES

La méthode des ventouses (huǒ guàn fǎ 火罐法) est utilisée en Chine depuis des millénaires. On utilisait initialement des cornes (jiǎo 角) de bétail dans lesquelles on allumait du feu pour expulser l’air et engendrer une pression négative à l’intérieur des cornes. Les premières descriptions de l’emploi des ventouses en Chine figurent dans le Bo Shu (un livre ancien écrit sur la soie) datant de la dynastie Han. Dans les années 1950, l’efficacité clinique a été confirmée par des recherches conjointes entre la Chine et des acupuncteurs de l’ex-Union soviétique, et est aujourd’hui une pratique thérapeutique officielle en milieu hospitalier dans toute la Chine. D’ailleurs, il y existe un dicton : “Acupuncture et ventouses soignent plus de la moitié des malades”.

Pharmacopée Chinoise

La pharmacopée (zhōng yào xué 中药学) est le vrai trésor de la médecine chinoise et représente l’une des alternatives les plus sérieuses aux médicaments chimiques de notre médecine conventionnelle. Elle s’administre en interne ou en externe sous forme d’infusions, de décoctions, de pilules, de poudre, de sirop, de cataplasme, d’onguent etc…
Bien que souvent appelée phytothérapie chinoise, elle contient en réalité 3 branches :

  • La phytothérapie qui regroupe toutes les substances médicinales à base de plante.
  • La zoothérapie qui regroupe toutes les substances médicinales d’origine animale telle que des coquilles d’huître, ou encore du placenta de mouton (utilisé comme ingrédient pour des crèmes nourrissante en acupuncture esthétique).
  • La lithothérapie qui regroupe toutes les substances d’origine minérales telles que poudre de perles, utilisée en formule de pharmacopée à usage interne ou externe. La lithothérapie chinoise est également une pratique à part entière.

LA SAIGNÉE

Durant la dynastie des Shāng () (c. 1570-1045 AEC), les maladies sont pensées comme étant l’œuvre d’esprits malveillants qui prennent possession du corps.
Pour les déloger, il faut utiliser la saignée. Environ 1000 ans d’écart entre la saignée et l’acupuncture. La saignée est donc plus ancienne que l’acupuncture !
De nos jours, la saignée est utilisée pour débarrasser le système de quelque chose (pervers externes comme la chaleur, ou des facteurs pathologiques internes comme les stases de sang) afin de produire du « neuf ». Elle permet également, entre autre de calmer la douleur, les démangeaisons ou encore de traiter des maladies chroniques et anciennes qui provoquent des stases de sang.